Nouvelle porte de l’énergie
Résultats positifs en dépit des crises. Les ports de la Basse-Saxe jouent un rôle plus important que jamais pendant la crise énergétique européenne. Des combustibles fossiles tel que le charbon et des alternatives moins polluantes sont importés via ces ports.
Fin mars, la Hafengesellschaft Niedersachsen Ports (Nports) a présenté les chiffres du transbordement et annoncé pour les neuf ports de mer Brake, Cuxhaven, Emden, Leer, Nordenham, Oldenburg, Papenburg, Stade et Wilhelmshaven une hausse de 6% par rapport à 2021.
Ce n’est pas le cas dans tous les ports: le volume de transbordement à Hambourg a chuté de 6,8% en 2022 comparé à l’année précédente. Les ports brêmois ont même pronostiqué une baisse de 7,4% pour 2022.
Des investissements dans les structures existantes devraient être la contribution des ports à l’approvisionnement énergétique à court et long terme de l’Allemagne «puisqu’ils seront la porte pour de l’énergie plus propre destinée à l’ensemble du pays», précise Olaf Lies, ministre de l’Économie de Basse-Saxe.
117 M. d’EUR ont été investis dans les ports, surtout bien sûr dans les terminaux GNL à Wilhelmshaven et Stade. 175 M. d’EUR devraient s’y ajouter en 2023 afin de financer par exemple l’agrandissement de terminaux pour l’éolien offshore et – une option pour l’avenir – l’«hydrogène vert». C’est surtout la réalisation des premiers terminaux GNL allemands à Wilhelmshaven et Stade que l’on considère comme chance.
Les ports étaient des sites adéquats en raison de leurs postes à quai et des équipements portuaires. Conjointement avec Uniper, NPorts prévoit de créer un poste à quai pour autres gaz liquéfiés afin de devenir un pionnier dans ce domaine.
La crise énergétique, une chance
La Basse-Saxe tire profite du développement politique mondial actuel. Le retour du charbon comme combustible a fait passer le transbordement de vracs solides de 12 M. de t en 2021 à presque 15 M. de t en 2022 (+24%). En y regardant de plus près, il apparaît clairement que Wilhelmshaven, port charbonnier traditionnel, a presque doublé ses importations. Elles sont passées de 1,58 à 3,15 M. de t.
Nordenham dans l’embouchure de la Weser a enregistré un mieux de 55% à 1,69 M. de t. Idem pour le port de Brake, sur le cours inférieur de la Weser, et les importations de céréales et de produits fourragers entre autres d’Ukraine. Ces vracs solides ont augmenté d’environ 35% à 3,45 M. de t.
Les résultats positifs sont uniquement grevés par les baisses à Cuxhaven (–9%) et Stade (–4%). Côté vracs liquides, les ports de Basse-Saxe ont profité du come-back des combustibles fossiles: pas seulement à Emden et Nordenham, mais surtout à Wilhelmshaven où les importations de pétrole et de produits pétroliers ont nettement augmenté.
Le ministre est surtout inquiet à propos de la coopération entre les ports du nord de l’Allemagne qui se fait attendre. Selon des spécialistes, elle pourrait rendre superflue le nouvel approfondissement coûteux. Les opérateurs portuaires HHLA et Eurogate ont interrompu au cours de l’automne dernier, sans résultat, leurs négociations en matière de coopération après un an de discussions.
Il s’y ajoute que le Jadeweserport de Wilhelmshaven a enregistré une baisse. Ce port en eau profonde âgé d’à peine dix ans a transbordé environ 683 000 TEU en 2022, soit 4,1% de moins qu’en 2021. Ce n’est pas surprenant car en 2021 des escales imprévues dues à des détournements en raison de la pandémie ont boosté le résultat.