Zone pivot régionale
La Coupe du monde de football approche. C’est une des raisons poussant le Qatar à développer ses capacités maritimes et logistiques et à attirer des investisseurs étrangers. Helmut Kaspers, représentant QFZA et head of logistics, a répondu à Christian Doepgen.
M. Kaspers, pourquoi le Qatar après 30 années entre autres chez Kühne+Nagel, Logwin, Schenker et Ceva?
Après avoir dirigé des unités opérationnelles de jusqu’à 10 000 collaborateurs, cette nouvelle tâche m’a tenté. Je peux maintenant contribuer au développement des affaires des zones franches du Qatar (QFZA).
Le Qatar a de gros projets...
C’est vrai. Sa stratégie globale prévoit simultanément la création et l’implantation d’entreprises industrielles, également pour réduire les importations, et d’infrastructures logistiques. Ces dernières années, presque 70 milliards d’USD ont été investis dans les infrastructures. Actuellement, deux zones franches sont développées parallèlement. Une première près de l’aéroport international et une seconde avec un accès direct au port. Elles s’adressent également aux sociétés de taille moyenne. Les perspectives ne visent pas l’horizon 2020 mais 2030.
Quel est le principal objectif logistique?
L’émirat n’étant pas à l’intersection de grands axes maritimes, le Qatar veut se distinguer des grands acteurs. Vu la géographie, les infrastructures et le cadre pour les investisseurs internationaux, le Qatar a tout ce qu’il faut pour devenir une zone pivot du Koweït, de l’Irak, de l’Iran, de la Turquie, de l’Asie centrale, de l’Afrique de l’Est et de l’Inde.
Quel est l’avancement des travaux?
Au port de Hamad la phase d’expansion II est achevée et la suivante déjà décidée. Les sociétés souhaitant s’implanter dans une des zones franches peuvent désormais demander des aides à l’investissement provenant d’un fonds déjà annoncé d’environ 3 milliards d’USD. Les investissements se recoupent, avec la volonté d’attirer plus d’exportateurs au Qatar.
Quel est votre rôle?
Il comprend de nombreuses tâches: accompagner divers secteurs dans la mise sur pied, encourager des transitaires internationaux à investir ou faire progresser des points concrets tels que le dédouanement sans papier à Doha.
Quels sont les investisseurs recherchés?
Dans la diversification au delà du pétrole et du gaz, la stratégie du Qatar vise entre autres les «secteurs nobles». Soit, entre autres, des acteurs qui ont besoin de beaucoup d’énergie pour produire ou qui détectent des débouchés régionaux. C’est le cas par ex. de beaucoup de produits médicaux.
Qu’offrez-vous hormis de l’argent?
La sécurité politique au Qatar ne doit pas être sous-estimée, ni d’ailleurs les conditions juridiques stables pour les investisseurs. Grâce à la position géographique, le «near-sourcing» et «near-selling» est possible pour beaucoup d’acteurs.
Où en êtes-vous concrètement?
20% de la superficie totale sont viabilisés et il y a même quelque palmiers. Nous attendons dans les 12–18 mois à venir la décision de grandes sociétés en matière d’implantation. L’équipe commerciale (65 personnes) est complétée régulièrement par des agences en Europe et aux USA. Nous avons des demandes d’Asie (Japon et Corée), aussi de la logistique.