Cinq années fortes
Tout était pour le mieux lors de la conférence de presse 2019 que le port de Dunkerque, situé sur la Manche, organise traditionnellement à Lille. Les résultats de 2018 confirment le rétablissement d’un port qui a laissé derrière lui la crise de 2008-2010.
De bonnes nouvelles viennent du côté français de la Manche. Le port de Dunkerque, dont les résultats 2018 ont été présentés récemment à Lille, a non seulement eu du succès en 2018 mais a aussi dressé un bilan satisfaisant pour la période de 2013 à l’heure actuelle. En se donnant une nouvelle orientation, Dunkerque a en effet réussi à surmonter les bouleversements dus à la crise de la navigation maritime en 2009/2010 et les conséquences de la fermeture des raffineries. «Aujourd’hui, nous sommes un site pour tous les secteurs de l’énergie», a dit Stéphane Raison, président du directoire. Élu entrepreneur de l’année par IBJ, il a ainsi tapé dans le mille à plus d’un sens.
Croissance de nombreux marchés
Le volume de transbordement annuel du port a été de 51,6 M. de t en 2018. La hausse de 3% par rapport à 2017 signifie que la barre magique des 50 M. de t par an est définitivement franchie. Seuls les volumes de marchandises diverses et le trafic transmanche ont été en léger repli, de respectivement 2% à 20,2 M. de t et de 4% à 596 000 camions et remorques.
Le transbordement de conteneurs a atteint un nouveau niveau record, 422 000 TEU, ce qui correspond à une hausse comparé à 2017. Le Terminal de Flandre a profité de la croissance des transbordements vers l’Espagne, le Portugal et le nord de l’Angleterre. «En 2019, nous visons un volume de transbordement de 500 000 TEU», a précisé S. Raison à l’ITJ.
Les vracs solides ont augmenté de 5% à 25,9 M. de t. À noter que les minerais ont établi un nouveau record en franchissant pour la première fois le cap de 15 M. de t. Le trafic de charbon, en baisse dans de nombreux ports, a progressé de 7% à 6,4 M. de t. Les céréales, qui ont souffert de plusieurs mauvaises récoltes, ont repris du poil de la bête en augmentant de 11% à 1,44 M. de t. C’est là un signe encourageant.
En 2018, les vracs liquides ont fait fort en progressant de 8% à 5,5 M. de t. Les importations et exportations de GNL se sont distinguées avec une montée en flèche de 56% à 1,22 M. de t. Il ne faut pas oublier que Dunkerque est le deuxième terminal GNL de la rangée portuaire nord-européenne.
Programmes et projets d’avenir
Plusieurs projets en cours au port de Dunkerque sont sur le point de s’achever. L’extension du quai de Flandre à une longueur de 500 m sera terminée au premier trimestre, ce qui permettra d’accueillir simultanément deux grands porte-conteneurs. Alors qu’au deuxième trimestre l’alimentation électrique des navires à quai (sans émissions) deviendra réalité, le troisième trimestre verra l’aménagement des zones DLI (Dunkerque Logistique Internationale Sud) et ZGI (Zone Grandes Industries) pour l’implantation d’entreprises. En 2018, douze sociétés, par ex. SNF Floerger et 24hFrost, se sont implantées non loin du port ou ont signé de nouveaux contrats.
Le Brexit: certes important, mais...
Le 30 mars sera le jour J, également dans l’important trafic transmanche. Dunkerque investit 3,5 M. d’EUR dans des mesures immédiates concernant les installations douanières et de groupage. S. Raison a en outre déclaré à l’ITJ que des plans supplémentaires sont préparés pour divers scénarios.
Le raccordement multimodal du port par le biais de Greenmodal sera réalisé en février 2019. Et les quelque 100 000 t de bananes acheminées en 2018 pour la première fois de la Colombie et du Costa Rica vers Dunkerque ne seraient qu’un début.