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  • Photo: HHM / Michael Lindner

Auteur : Olaf Proes


Artikel Nummer: 47488

Coup d’éclat à Hambourg

En cette période de grands bouleversements au port de Hambourg un pilote quitte le navire. Les ports du nord perdent du terrain depuis plusieurs années comparé aux ports de l’ouest. À un grand nombre de questions non résolues concernant l’infrastructure portuaire s’ajoutent une base financière insuffisante et récemment l’annonce du départ de Gunther Bonz, président de l’association des entreprises du port et une voix importante. L’ITJ éclaire un premier choix de problèmes actuels.


Le port de Hambourg est en effervescence depuis assez longtemps déjà. Après l’annonce, le 13 septembre 2023, par le maire de la ville libre et hanséatique selon laquelle une part de 49,9% de la Hamburger Hafen und Logistik AG sera vendue à l’armement MSC de Genève appartenant à la famille Aponte de Sorrente près de Naples, les nouvelles négatives se sont enchaînées.

En octobre, la Hamburg Port Authority (HPA) a annoncé une augmentation de 6,5% des redevances pour les prestations portuaires de la ville avec effet au 1er janvier 2024. Vu la baisse du taux d’inflation et la structure tarifaire plus mauvaise que dans les ports ouest de Rotterdam et d’Anvers, il s’agit là d’une mesure douteuse puisque les frais de surestaries seront majorés.

Les escales en particulier des ULCV seront donc nettement plus chères (hausse à cinq chiffres). L’indignation avait à peine cessé à propos de ces deux événements que le prochain coup d’éclat, encore plus gros, a suivi.

Le 27 octobre 2023, le président de longue date de l’association des entreprises du port de Hambourg (UVHH) et ancien membre du conseil d’État Gunther Bonz a déclaré qu’il va se retirer. Selon ses dires, il ne sera pas candidat aux élections à la présidence de l’UVHH qui se dérouleront le 12 décembre prochain.

Hambourg perd en lui le défenseur le plus chevronné, perspicace et compétent de l’ensemble du secteur portuaire. C’est un coup dur. Il est probable que ses motifs vont faire l’objet de beaucoup de spéculations, mais il ne donne pas d’interview afin d’éviter tout effet négatif pour le port et l’UVHH que pourrait avoir l’influence politique.

Nombreux problèmes, faibles moyens

Malgré cela, la décision de G. Bonz est compréhensible pour de nombreux acteurs vu les problèmes non résolus du port. Parmi lesquels figurent la transversale A26-est et les décisions perturbantes à propos du remplacement du pont Köhlbrand entre la partie est et ouest du port et les terminaux qui y sont implantés.

Dans un premier temps, le pont existant a été qualifié de vétuste, mais en 2018 une expertise a laissé entendre qu’il pourrait être conservé mais moyennant des coûts élevés. À ce moment-là, environ 56 M. d’EUR avaient déjà été investis dans des études de faisabilité pour la construction d’un tunnel qui ont révélé – fait peu étonnant – des problèmes techniques notables et des augmentations de coûts prévisibles au niveau de la réalisation.

Le projet de construction d’un tunnel a donc été stoppé par la ministre hambourgeoise compétente et la construction d’un nouveau pont, également une attraction touristique pour Hambourg, a été ressorti des tiroirs.

Mais ce n’est pas tout. La HPA souffre d’un financement insuffisant chronique par l’administration correspondante Behörde für Wirtschaft und Innovation (BWI). Selon le budget hambourgeois, le port bénéficie chaque année de subventions d’environ 270 M. d’EUR. Quelque 100 M. d’EUR sont consacrés aux travaux de dragage nécessaires dans le port et le chenal. Les coûts de personnel demandent 120 M. d’EUR.

Il n’y a donc pas de grande marge pour des investissements. Rotterdam et Anvers, les concurrents de Hambourg, touchent plus de 1 milliard d’EUR par an de fonds publics et ne doivent pas entretenir et développer le réseau routier suprarégional. Rappelons que le port hambourgeois couvre environ 10% de la surface de Hambourg.

 

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