Il manque 3 M. de chauffeurs
Accès au métier, image de marque, relève. Dans sa plus récente étude, l’Union internationale des transports routiers (IRU) explique clairement où et pourquoi le transport par poids lourds est freiné. À défaut de réactions, le problème des cabines de camions vides devrait empirer d’ici 2028.
La pénurie de chauffeurs routiers fait déjà partie des plus grands problèmes du secteur de la logistique. Une amélioration n’est pas en vue: l’association faîtière mondiale du secteur du transport routier (IRU) a révélé dans une étude publiée récemment que plus de 7 M. de chauffeurs manqueront à l’appel d’ici 2028 dans 36 pays étudiés (Europe, Asie et États-Unis).
Ce problème de personnel est de plus en plus grave d’année en année. Actuellement, environ 3 M. de postes de chauffeurs (ou 7% du nombre total) sont vacants à l’échelle mondiale. La pénurie de chauffeurs est la plus forte en Turquie et en Ouzbékistan où respectivement 15% et 16% des postes ne sont pas occupés. Suivent aux places trois et quatre la Russie et la Chine avec une part de postes vacants située entre 10% et 15%. La situation s’est légèrement détendue l’année dernière, mais uniquement en Europe et aux États-Unis à la suite de la baisse de la demande de transports routiers due à la mauvaise conjoncture. En Europe, 5% à 10% des postes sont à pourvoir et aux USA il manque 64 000 chauffeurs.
L’étude avance comme raisons de cette pénurie entre autres les conditions de travail difficiles, les longues périodes d’absence des chauffeurs ainsi que la mauvaise image de marque du métier. La faible estime de ce métier est aussi une des raisons pour lesquelles peu de jeunes sont prêts à choisir cette profession.
Peu de jeunes et de femmes
À l’échelle mondiale, à peine 12% des chauffeurs ont actuellement moins de 25 ans, en Europe il s’agit de seulement 5%. Seuls la Chine avec 17% et l’Ouzbékistan avec 25% ont davantage de chauffeurs âgés de moins de 25 ans. Avec seulement 6%, la part des femmes parmi les chauffeurs routiers professionnels est elle aussi très faible au niveau mondial. C’est aux États-Unis qu’elle est la plus élevée avec 8%. Les autres raison expliquant la pénurie, selon le rapport, sont l’âge minimal pour la conduite d’un poids lourd en trafic international de marchandises (souvent entre 21 et 26 ans), les coûts élevés de la formation, du permis de conduire et de l’assurance ainsi que l’accès difficile au métier pour les chauffeurs étrangers, en particulier en Europe et aux USA.
Pour éviter une détérioration de la situation, ces obstacles devraient être supprimés d’urgence. L’IRU demande en même temps que des mesures soient introduites afin de rendre le métier de chauffeur routier de nouveau plus attrayant.
Vous pouvez télécharger le rapport complet ici.