15th Air Cargo Americas - Business as usual?
En comparant les deux dernières édition d’Air Cargo Americas, elles semblent être un miroir de la situation actuelle du secteur. Mais qu’emportons-nous hormis des chiffres bruts? Et le meilleur arrive-t-il peut-être seulement après la fin?
L’espoir d’assister à une hausse considérable vers la fin de l’année était tangible dans les deux halles du Miami Airport Convention Center. Celles-ci se sont partagé du 29 au 31 octobre le programme des conférences, qui ont eu lieu le matin, et le salon qui s’est déroulé l’après-midi. Le fret aérien connaît un déclin durable mais très peu de nos interlocuteurs étaient prêts à l’admettre. Ils estiment plutôt que le secteur se trouve en plein milieu d’un fléchissement conjoncturel auquel suivra obligatoirement un redressement. Mais quand?
En analysant les chiffres les plus récents, ceux du mois de septembre publiés par l’Iata début novembre, les prestations de transport de fret aérien des membres nord-américains ont baissé de 4,2% et ceux des membres latino-américains de seulement 0,2% par rapport au mois correspondant de l’année dernière. C’est considéré comme succès compte tenu de l’évolution mondiale (–4,5%). Avec le résultat cumulé des neuf premiers mois (niveau global: –3,5%), les deux régions clés de la manifestation dans la «métropole latino-américaine la plus au nord» s’en tirent même «mieux». L’Amérique du Nord est à –1,2% du résultat de 2018 – qui était, rappelons-le, très élevé – et l’Amérique latine le dépasse même de 0,9%.
Attrayant à bien des égards
Le nombre d’exposants et de visiteurs déclaré par l’organisateur d’Air Cargo Americas, le World Trade Center Miami, est tout aussi ambigu. De 124 il y a deux ans à 110 en 2019, le nombre d’exposants a certes chuté mais le nombre de visiteurs est passé à 4571 de 72 pays, soit 400 de plus qu’en 2017. Mais qu’est-ce qui rend cette manifestation aussi attrayante?
Les débats animés par des spécialistes reconnus tels que Jimmy Nares et Emir Pineda de l’aéroport de Miami ou Lionel van der Walt (Paycargo, ci-contre à g.) ont permis de cerner parfaitement l’essentiel de ce qui préoccupe le secteur fret aérien américain. Il a par exemple été intéressant d’apprendre que le programme de prédédouanement pour la poste brésilienne, offert à l’origine dans l’e-commerce (cf. ITJ 09-10/2019, Spécial page 5), s’étend à d’autres secteurs et rend de façon générale le flux de marchandises plus rapide, plus avantageux et plus simple. Le débat focalisé dans un premier temps sur l’e-commerce en Amérique latine a pourtant un peu débordé sur la situation générale de ce secteur. On aurait en outre souhaité davantage de représentantes de la gent féminine sur le podium.
Activités animées sur l’aéroport
Dans la halle voisine, les femmes n’étaient pas sous-représentées. Loin de là. Plus d’un stand voulait en effet reproduire l’ambiance du carnaval brésilien ou caribéen. Mais le salon a aussi permis des échanges avec les représentants d’acteurs opérant certes à l’international mais pas (encore?) hors du double continent américain, par exemple Stratair de Floride ou Aercaribe. Avianca, basée comme cette dernière en Colombie et qui nourrit des ambitions concernant une expansion en Europe, a placé sa nouvelle route de/vers Dallas (cf. ITJ 39-40/2019, page 19) au cœur de sa présence au salon.
Au cours de la semaine qui a suivi le salon, l’aéroport de Miami a annoncé un événement important (cf. ITJ Daily du 8.11): l’aéroport US ayant le plus grand volume de fret international (1,95 M. de t) figure de nouveau dans l’horaire de Lufthansa Cargo, après une interruption de 25 ans.
On peut toutefois se demander si une telle manifestation restera légitime et pourra conserver son niveau si la Tiaca organise, à partir de novembre prochain, au cours de chaque année paire son Air Cargo Forum à Miami Beach. Un événement qu’elle compte en outre transformer en salon multimodal. Il est possible qu’Air Cargo Americas se limite alors à son caractère régional et devienne ainsi moins intéressant pour les exposants et visiteurs d’outre-mer. Comme nous l’avons laissé entendre plus haut: qui vivra verra. Peut-être même de nouveau personnellement...