Auteur : Christian Doepgen

Artikel Nummer: 31815

Marché et timing

Au début de l’année, AAL a lancé son service mensuel Europe–Moyen-Orient/Inde–Extrême-Orient. Christian Doepgen s’est entretenu avec Eike Muentz, general manager Europe et Jan-Henrik Heyken, senior chartering manager Europe.

Comment évolue la nouvelle liaison, en particulier sur un tel marché?
Eike Muentz: En dépit des défis actuels du marché, le service de ligne mensuel a éveillé beaucoup d’intérêt sur le marché local européen et au-delà. Très rapidement, nous avons constitué une base de clients. Nous utilisons différents méganavires de la classe A.

Le marché est dur et tant la production que les trafics commerciaux internationaux ont fléchi rapidement depuis le début de la pandémie. Les reports des importations et exportations en Asie ont été suivis de la même situation au Proche-Orient, en Europe et aux USA. Le même genre de régression est enregistré à l’échelle mondiale. Les taux de fret sont soumis à une forte pression et les carriers ne peuvent exploiter leurs flottes à des prix durables.

Quelles catégories de marchandises sont transportées par AAL dans ce service?
Jan-Henrik Heyken: Les mesures de prévention appliquées à l’échelle mondiale contre le Covid-19 ont un impact sur les grands axes de transport et entraînent un effet de déplacement géographique. Alors que la Chine remonte doucement la pente, nous constatons une faible demande de fret de la part de ses principaux partenaires commerciaux en Océanie, au Moyen-Orient, dans l’Union européenne et aux États-Unis. Malgré cela, nous acheminons des produits vers l’est et vers l’ouest qui sont normalement transportés dans le cadre de la navigation de tramping.

Compte tenu de notre rotation mensuelle sur cette route, nous pouvons accepter des cargaisons composées de pièces plus petites et faire les réservations plus tôt. Les petits et grands expéditeurs ne sont pas les seuls à en profiter. Sur le marché cela créé aussi de la confiance en notre fiabilité. Nous acheminons par exemple davantage de cargaisons d’acier que pronostiquées à l’origine.

Quels sont les aspects du service les plus appréciés par les chargeurs?
Jan-Henrik Heyken: Selon nos récentes expériences, les principaux avantages d’un service de ligne pour le marché sont la régularité et l’intégrité de l’horaire, donc l’engagement à desservir chaque mois des ports choisis sur une route précise.

Le service s’appuie en outre sur un horaire détaillé mis à jour chaque semaine et distribué à nos expéditeurs dans le monde entier ainsi que via les médias sociaux à quelque 25 000 followers d’AAL. Cet engagement hebdomadaire, depuis le début du service, et le fait que nous travaillons 24 h/24 afin de respecter nos promesses concernant l’horaire est extrêmement important et prouve que nous nous appuyons sur une base solide.

Quels projets avez-vous en 2020?
Eike Muentz: Nous avons investi 25 années de savoir-faire dans ce service et il semble que le marché sache apprécier nos efforts et notre engagement. Agissant toujours avec prudence en mesurant nos ambitions aux conditions du marché et au timing, nous sommes satisfaits du lancement du service de ligne Europe–Moyen-Orient/Inde–Asie. La pandémie de Covid-19 est certainement une crise contre laquelle nous et nos clients devons lutter, mais le service fonctionne bien et offre au marché une option importante.

Le marché des navires polyvalents est difficile à évaluer à court terme, mais il restera certainement soumis à une pression. Le redressement dépend en grande partie de la capacité des marchés à stopper la propagation du virus. Le facteur déterminant sera la volonté des gouvernements et instituts financiers à soutenir les entreprises par des mesures financières urgentes. Nos dirigeants doivent en outre viser et permettre des relations commerciales internationales assouplies.
 

Si tout se passe bien, nous pourrions enregistrer au troisième trimestre davantage de stabilité sur les marchés mondiaux et un redressement du commerce.

Au quatrième trimestre pourrait suivre une phase de croissance puisque les marchés reprennent du poil de la bête et qu’il est temps de remplir à nouveau les stocks de marchandises, de ressources et de matières premières.