15 ans en orbite
Le transport de projets industriels pour l’astronautique a souvent un caractère global. Récemment, des Français et Ukrainiens ont coopéré avec des Étatsuniens pour lancer l’Army Navy Air Force Satellite Information System-II (Anasis-II), le successeur de Koreasat 5.
La Corée du Sud est ambitieuse. Depuis la fin des années 1980, ce pays du nord-est de l’Asie possède son propre programme spatial. Le premier point fort visé est un atterrissage sans équipage sur la Lune prévu en 2025. En attendant, plusieurs satellites d’observation terrestre ont été lancés vers l’espace, en dernier Anasis-II qui a quitté la Terre, plus précisément la gare aérospatiale US de Cape Canaveral, le 20 juillet dernier à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. Il s’agit d’un satellite militaire de communication commandé à Airbus Defence and Space.
Poids total de 36 t
Avant de s’attaquer, bientôt, à ses tâches géostationnaires – la durée de la mission est fixée à 15 années terrestres – le satellite a d’abord dû être transporté du sud de la France vers la Floride. Pour ce faire, le transitaire choisi, en l’occurrence Bolloré Logistics, a fait appel à l’ukrainienne Antonov Airlines. Un de ses sept AN-124-100 a embarqué à Toulouse le conteneur de 11 m de long et 18 t dans lequel était chargé Anasis-II pour l’acheminer, avec des équipements de décollage (poids total: 36 t), au-delà de l’Atlantique.
Le projet a permis à la compagnie aérienne, spécialisée dans les envois particulièrement encombrants ou lourds, et à son partenaire de tester un nouveau dispositif de chargement léger et à profil bas. Selon Antonov, cet équipement est le seul de ce type mis au point et produit spécialement pour la manutention de presque tous les conteneurs de satellites.
Pour presque tous les satellites
Andriy Blagovisniy, directeur commercial d’Antonov Airlines, a remercié son partenaire Bolloré Logistics pour la confiance qu’il lui a témoignée et pour la poursuite de la coopération à long terme: «La réalisation réussie de ce vol est l’aboutissement d’une coordination étroite entre tous les acteurs concernés.»
Yorann Marc, responsable du département projets industriels de Bolloré Logistics, a confirmé qu’Antonov Airlines «a prouvé une nouvelle fois son niveau technique très élevé». Il s’est par conséquent dit confiant que les partenaires ukrainiens seront en mesure de transporter même les marchandises les plus fragiles confiées à son entreprise et ce de manière sûre et dans le cadre du calendrier fixé.
