Du fret par millions de tonnes
Kita Logistics fait la fête et son CEO, Emre Eldener, booste le développement du logisticien turc. La société compte reprendre du poil de la bête en 2020 dans la logistique projets après un recul en 2019.
Lorsque l’ITJ a réussi à joindre Emre Eldener par téléphone, il était stressé. Turkish Airlines venait d’annoncer la suspension de vols vers quatre destinations en Chine en raison du coronavirus. Le CEO de Kita Logistics a donc été obligé de réorganiser des livraisons de fret. Ce n’est pas la première situation délicate à laquelle a fait face la société logistique turque qui fête son 25e anniversaire en 2020. L’entreprise, fondée en 1995 par Ercan Ataman à Izmir, est devenue un logisticien possédant un vaste champ d’activité. «Nous essayons toujours de trouver pour nos clients la meilleure solution tirée de notre offre très diversifiée», dit E. Eldener, qui connaît bien la branche puisqu’il est aussi président de la Fédération des transitaires turcs.
Des centrales pour l’Afrique
Sur les quelque 2 M. de t de fret que Kita Logistics achemine chaque année, environ 400 000 t concernent la logistique projets. Dans ce domaine d’activité, la société dont le siège est à Istanbul opère essentiellement dans le secteur énergie. «Ces dernières années, la Turquie a surtout investi dans des centrales électriques, ce qui a entraîné des contrats intéressants pour la logistique projets», précise E. Eldener. Étant donné qu’en Turquie diverses centrales à gaz arrivent au terme de leur cycle de vie, il en résulte des possibilités supplémentaires pour Kita Logistics. La société transporte en effet des turbines ou autres éléments à destination de l’Afrique où les équipements continuent d’être utilisés. Kita a organisé un tel transport début février portant sur le transport aérien d’une turbine à gaz.
Femmes à la barre au Kazakhstan
Cela fait belle lurette que Kita Logistics n’opère plus exclusivement en Turquie. Dans la logistique projets, l’équipe d’Emre Eldener organise aussi des transports dans d’autres pays et dispose de succursales en Allemagne, en Russie et au Kazakhstan. Dans ce dernier pays, la succursale se distingue par une particularité pour la branche logistique. Au bureau d’Almaty travaillent uniquement des femmes. «Les dames au Kazakhstan font un job du tonnerre!», loue E. Eldener. Le CEO de Kita voit d’ailleurs un très gros potentiel dans cet énorme pays d’Asie centrale: «Actuellement, nous réalisons au Kazakhstan de nombreux projets dans le secteur minier, ainsi que des transports ferroviaires depuis la Chine. À moyen terme, nous espérons aussi des contrats dans le domaine de l’énergie.»
Depuis les débuts de Kita, le pétrole et le gaz jouent un rôle important. Dans le nord de l’Irak, la société a souvent fait valoir son expertise. Ce secteur n’est pourtant actuellement pas très facile, souligne E. Eldener: «Le prix bas du pétrole freine les investissements.» S’y ajoute que de façon générale, 2019 a été moins bon dans la logistique projets que 2018. Le CEO espère de nouveau une tendance positive en 2020. Si la Turquie continuait d’investir dans ses infrastructures, cela faciliterait la situation. Bon exemple selon E. Eldener: les tramways et trains de banlieue. Pour la construction de tunnels, il faut des logisticiens projets transportant les énormes tunneliers jusqu’aux chantiers et les récupérant ensuite. Puis des sociétés telles que Kita Logistics sont sollicitées pour la livraison des trains et wagons. Les perspectives sont donc encourageantes pour que Kita Logistics réalise encore de nombreux projets exigeants jusqu’à son prochain grand anniversaire.