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25/06/2023 à 13 h 43Une brise marine a soufflé à travers la capitale allemande Berlin, alors que l’Association des armateurs allemands (VDR) accueillait, en collaboration avec l’Association internationale des armateurs (ICS), des représentants des 18 principales nations maritimes du monde.
(Hambourg/Berlin) Sans la navigation, rien n’est possible – tel est le ton des discussions entre les représentants des États et les leaders de l’industrie. « Surtout en période de crises, de guerres et de tensions géopolitiques, il est essentiel de garantir le bon fonctionnement de la navigation, qui est si importante pour le commerce international et pour les États-nations », déclare Caroline Yang, responsable de la délégation de l’industrie maritime, vice-présidente de l’ICS et présidente de l’association des armateurs de Singapour. C’est l’une des leçons que les participants à la conférence de Berlin tirent des expériences des dernières années de pandémie et de guerre en Ukraine.
« Il ne peut être assez souligné que c’est la navigation qui rend possible la vie moderne de nos sociétés complexes et de nos relations commerciales », ajoute Gaby Bornheim, présidente de l’Association des armateurs allemands.
Pas de navigation, pas de shopping !
« Sans la navigation, il n’y aurait pas d’échange de biens de consommation, de matières premières ou d’énergie dans le monde. Sans la navigation, nous gèlerions en hiver, car le gaz en provenance d’outre-mer ne pourrait pas nous atteindre. Nous devrions renoncer à une grande partie de nos biens de consommation chéris. Nous ne pourrions pas non plus construire d’éoliennes et de batteries pour la transition énergétique, car il nous manquerait les matières premières », explique Bornheim.
Aujourd’hui, la navigation transporte environ 90 % de toutes les marchandises dans le monde. En Allemagne, environ 60 % de toutes les importations et exportations passent par la voie maritime. La flotte commerciale allemande, avec près de 1 900 navires, est l’une des plus grandes au monde. « On oublie souvent que ce sont précisément les navires allemands qui donnent le ton dans le secteur maritime à l’international », ajoute Martin Kröger, directeur général de l’importante association économique VDR. « Depuis l’Allemagne, la plus grande flotte de porte-conteneurs au monde est exploitée. L’Allemagne est donc l’une des plus grandes nations maritimes du monde. Pour l’Allemagne, c’est un atout énorme, car les compagnies maritimes allemandes assurent à notre pays une position de leader sur le marché mondial dans l’un des secteurs industriels et de services les plus stratégiques au monde », déclare Kröger.
Les participants à la conférence venaient de nombreuses régions du monde et étaient d’accord pour dire qu’en plus de la transformation de la navigation en un mode de transport climatiquement neutre, il est également urgent de protéger et de préserver le bon fonctionnement de la navigation, des voies commerciales maritimes et de la liberté des mers.
Intérêt pour une flotte commerciale allemande forte
« En regardant le concert des sites économiques internationaux, si nous nous concentrons sur nos intérêts allemands, nous voyons que nous avons besoin d’un site maritime compétitif qui reste en tête dans la rude concurrence internationale », explique Martin Kröger. « Nous avons un intérêt vital en Allemagne pour une flotte commerciale allemande forte, exploitée depuis l’Allemagne », ajoute Kröger.
La présidente Bornheim déclare à ce sujet : « Nous appelons le gouvernement fédéral à garder un œil attentif sur la concurrence à l’étranger. Il existe de nombreux sites qui rivalisent pour attirer également les entreprises maritimes allemandes. La concurrence à l’étranger ne dort pas, c’est pourquoi il est important que l’Allemagne reste un site maritime attractif à long terme grâce à la préservation et, si nécessaire, à l’amélioration de ses conditions-cadres ».
Quelques jours avant la prochaine importante réunion du comité de l’environnement de l’Organisation maritime internationale (OMI) à Londres, où la stratégie sur les gaz à effet de serre pour la navigation doit être révisée, la transformation de la navigation a également été intensément discutée lors de la réunion de Berlin.
« L’industrie maritime a déjà exprimé son engagement en faveur d’une plus grande proactivité en matière de protection du climat. Nous voulons exploiter nos navires de manière climatiquement neutre d’ici 2050. Nous espérons que les États soutiendront également cette orientation lors de la réunion du MEPC », explique Caroline Yang, vice-présidente de l’ICS.
La navigation allemande est synonyme de qualité et de fiabilité
« La navigation allemande est synonyme de qualité et de fiabilité, d’innovation, de neutralité climatique d’ici 2050 et de protection des espaces marins qu’elle utilise pour son activité économique », ajoute Bornheim. « Cependant, la vitesse de la transition énergétique dans la navigation sera finalement déterminée par la disponibilité d’énergie renouvelable et d’hydrogène vert, ainsi que par la vitesse d’expansion des capacités de production de carburants alternatifs. Le démarrage du marché à des conditions compétitives nécessite un cadre juridique mondial et cohérent, qui offre à la fois aux fournisseurs d’énergie et de carburant et à l’industrie maritime la sécurité de planification et d’investissement nécessaire », souligne la présidente du VDR.
Les 19 et 20 juin 2023, le « Groupe consultatif de navigation - CSG » s’est réuni à Berlin avec l’Association internationale des armateurs ICS, ainsi que certains de ses associations membres, y compris l’Association des armateurs allemands. Le CSG est composé de 18 pays d’Europe et d’Asie, ainsi que du Canada, qui adhèrent aux mêmes valeurs et principes d’accès ouvert et sans entrave aux marchés maritimes internationaux. La principale tâche du CSG, qui se réunit chaque année, est de surveiller les mesures discriminatoires, restrictives ou unilatérales dans le domaine maritime. En septembre 2007, le Danemark a pris la présidence et la fonction de secrétariat du CSG.
Photo : © Loginfo24





